Pierre JOUVENTIN, né le 1er décembre 1942 à Marseille, a été pendant 39 ans Directeur de Recherche CNRS en éthologie des oiseaux & mammifères et pendant 13 ans Directeur de Laboratoire CNRS d’écologie des animaux sauvages. Il est retraité de la fonction publique depuis 2008 consacrant son temps à des conférences, à l’écriture de livres de vulgarisation et à la création de contenu sur internet. Pierre Jouventin a effectué en 1969 un premier séjour de 14 mois en Terre Adélie pour étudier les oiseaux & mammifères marins, en particulier le manchot empereur. Puis il a effectué 20 missions en Antarctique-Subantarctique totalisant près de 9 ans sur le terrain. Il a soutenu un Doctorat d’Etat en sciences à l’Université de Montpellier en 1978 après des études de psychologie puis de biologie. Recruté comme chercheur au CNRS dans le laboratoire de Makokou au Gabon, il a étudié dans la forêt équatoriale pendant 5 ans un babouin, le mandrill. A la fermeture du laboratoire CNRS, il est revenu à la recherche antarctique pour mettre en place une banque de données démographiques de 20 espèces et plusieurs dizaines de milliers d’oiseaux marins qui, 40 ans plus tard, est toujours actualisée chaque année par ses anciens collaborateurs.
Son domaine de recherche concerne les stratégies de reproduction des oiseaux & mammifères, en particulier marins et antarctiques (écologie évolutive, démographie, communication, écologie comportementale, écoéthologie, biologie de la conservation). Avec ses collaborateurs, il a découvert plusieurs espèces d’oiseaux nouvelles pour la science (albatros, manchots, canard, pétrel) qui étaient confondues avec d’autres et qu’il a différencié par l’éthologie (colorations et chants) puis confirmé par la génétique. En 1990 a été publié le premier suivi au monde d’un oiseau par balise satellitaire, une technique devenue banale. Pendant près de 30 années, il a étudié expérimentalement les systèmes d’identification acoustique des animaux coloniaux (signatures vocales des manchots). Avec ses équipes de 1990 à 2000, il a réhabilité les îles Amsterdam & St Paul (Océan Indien) qui étaient dégradées par les bovins, rats et lapins introduits par l’homme.
Pierre Jouventin a dirigé plusieurs programmes internationaux pluridisciplinaires CNRS sur les ressources de l’Océan Austral. Comme Directeur du laboratoire d’écologie CNRS de Chizé, il a empêché sa fermeture en 1986 et en a fait le laboratoire d’excellence qu’il est toujours dans le cadre de l’Université de La Rochelle. Grace à Hubert Reeves, il a obtenu un rendez-vous avec la Ministre de l’écologie Nelly Ollin et l’a convaincue de créer en 2006 la réserve des îles australes incluant les îles Kerguelen (700.000 ha terrestres & 1.570.000 ha marins) qui a été classée en 2019 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Comme expert de la faune, il a fait partie de la petite délégation française qui a entrainé les autres nations à mettre en réserve le continent antarctique jusqu’en 2048 au moins. Il a réalisé 6 documentaires animaliers au CNDP-SFRS (dont en 1990 avec Thierry Thomas Le paradoxe des empereurs, modèle de La marche de l’empereur) et a obtenu en 2001 le Grand Prix CNRS du Festival International du Film Scientifique pour son œuvre cinématographique. Deux fois lauréat de l’Académie des Sciences et Prix Cushman Murphy de la Colonial Waterbird Society, il a été Secrétaire Général de la Société Française d’Ecologie et Vice-Président de la Fédération Européenne d’Ecologie. Il a publié plus de 230 articles scientifiques originaux dans les revues scientifiques internationales à comité de lecture, un ouvrage aux USA sur la communication chez les manchots, 10 livres de vulgarisation depuis son départ à la retraite dont deux sur le darwinisme et ses retombées sociales. Il milite aujourd’hui pour la cause animale et contre l’anthropocentrisme, se consacrant à la réhabilitation du loup (mise en évidence de l’altruisme chez cette espèce et parenté avec ses descendants canins) ainsi que plus généralement à la gestion des animaux sauvages comme le sanglier. Il défend la thèse originale que le loup et l’homme sont proches parce que leurs niches écologiques, la chasse en équipe du gros gibier, étaient identiques jusqu’à la sédentarisation, ce qui explique leur mélange d’extrême agressivité et de sociabilité.
Ouvrages
Mai 2022 Darwin (presque) facile chez Delachaux et Niestlé.
2021 Le loup, ce mal-aimé qui nous ressemble chez humenSciences.
2020 L’homme, cet animal raté-Pourquoi nous détruisons la planète chez Libre & Solidaire (réédition augmentée)
2020 Guide d’éducation éthologique du chien chez Ulmer (avec Guillaume Richard)
2019 Ecologie du vivant-Regards croisés sur l’effondrement en cours chez Libre & Solidaire (avec Serge Latouche & traduit en italien)
2017 Why penguins communicate-The evolution of visual and vocal signals chez Academic Press-USA (avec Stephen Dobson)
2016 Les confessions d’un primate-Histoires de pingouins, de babouins et de sagouins chez Belin (réédition augmentée en livre de poche)
2014 La face cachée de Darwin chez Libre & Solidaire
2014 Trois prédateurs dans un salon : le chat, le chien et l’homme chez Belin
2012 Kamala, une louve dans ma famille chez Flammarion (Prix de l’Académie Vétérinaire & traduit en italien)
1982 Visual and vocal signals in penguins chez Paul Parey (traduit en japonais en 1992)
Trois articles parus dans la plus grande revue scientifique
1983. Discovery of a new albatross. Nature, 305 : 181 (Jouventin P. & Roux J.P)
1990. Satellite tracking of Wandering albatrosses. Nature, 343 : 746-748 (Jouventin P. & Weimerskirch H.).
2001. Mother’s voice recognition onset in fur seal pups. Nature, 412 : 873.(Charrier I., Mathevon N., Jouventin P.)
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